"La peinture d’IDKA, c’est un parcours dans le temps, la recherche, l’obsession, la vitalité qui transforme une toile, puis une autre, en œuvre.
IDKA peint sur le motif, multipliant les croquis conservés dans ses carnets de dessin. Sa peinture est un voyage, une méditation sur la vie, sonore de couleurs, mystérieuse de personnages et de sentiments, des arrêts sur résonance. Elle traverse les continents, les eaux troubles des lagunes, les bleus intenses de la Méditerranée, « son âme, un paysage choisi », miroirs de pierre et glace, forêts brûlées, éclats d’ocre.
D’une matière épaisse de pigments et d’étrangeté, elle explore les éléments. Dans les paysages, elle touche
à l’incertitude, fait le choix de la démesure. Les flancs rocailleux de l’Etna, les noirs en fusion, noir de lave,
de matière, noir de vert et de rouge, gris des patines du temps ; les volumes aux masses grandioses et mystérieuses des calanques de Cassis, la baie d’Halong : du temps vécu devient éternité.
Dans la ville, elle raconte une histoire, se laisse prendre au jeu des toits, des architectures, un jeu de lignes et de rythme que les œuvres sur New-York ou Chicago exaltent. A Venise, IDKA cherche l’émotion, à Paris la ressemblance,
à New-York la peinture.
Les toiles d’IDKA sont le spectacle d’une vie, acteur et public, pinceaux en mains et en excès. Dernières fenêtres, derniers bouquets aux couleurs violentes, un pas de deux en contraste, l’un touchant au seul sujet de la peinture, frôlement d’une absence, dernier coucher de soleil ; l’autre , résurgence du sujet, bonheur de la représentation, un tel éclat que les fleurs nous irradient d’un parfum et d’un toucher.
IDKA donne au regard du peintre sa fonction de poète « visionnaire et passeur ». Des arbres, qu’elle aime tant représenter, feuillages enflammés, saturés de couleurs ou dénudés et ombrageux, aux architectures de pierre,
de lumière et de reflets, elle joue dans la cour éternelle de la peinture."
Danielle Cohen, décembre 2017