« Merveilleuses Années »
Collages


Quand un morceau de papier devient poésie, c’est que le regard de l’artiste l’a mis en scène et en a découvert toute la beauté intérieure et extérieure. C’est ainsi, d’ailleurs, que souvent le collage prend naissance et raconte son histoire.
Le « bout de papier » est à lui seul un poème pour qui sait le voir. Chaque défaut de ce papier peut, en un clin d’œil, devenir sa qualité première. La couleur révèle sa profondeur et s’incorpore à d’autres morceaux de papier, pour les uns découpés et structurés, pour les autres, au contraire, assemblés dans leur forme primitive.
Par la démarche poétique que je poursuis, j’essaye de montrer qu’à travers quelques fragments de papiers, qu’ils soient neufs ou anciens, on peut raconter une histoire, dire un poème ou fredonner une chanson. L’utilisation du papier contient un rappel au passé ou la construction très moderne d’un paysage volontairement futuriste.
Derrière les collages de papiers hétéroclites, il y a un travail rigoureux. Ne parlons pas « technique », parlons plutôt sens de l’équilibre… « Il faut que ça se tienne » ! La composition d’un collage est tout aussi rigoureuse que celle d’un tableau peint et l’amateur éclairé a besoin de s’y retrouver : s’il aime le côté hasardeux du collage, son cheminement poétique, il en aime aussi la précision. Le collage n’est pas l’alignement de bouts de papier mais bien la composition pure et simple d’une œuvre artistique.
A chaque collage, je pars en voyage et emmène ceux qui veulent rêver car pour moi, le collage est un trésor à découvrir sans fin.
Marie-Françoise Henry