Mihaïl Chemiakin est né en 1943 à Moscou d’un père militaire et d’une mère actrice. Après la guerre la famille vit en Allemagne de l'Est du 1945 au 1957, selon les postes du père. De retour en Russie, il s’inscrit à l’Ecole d’Art Répine, d’abord en sculpture, puis par manque de matériau en "art plan". Il est renvoyé en 1959 pour formalisme et doit alors exercé divers métiers.
Mihail Chémiakin utilise une large gamme de techniques et thèmes, qui vont du théâtre à la philosophie. Il crée des séries comme : "Le carnaval de St. Pétersbourg ", "les natures mortes ", "Têtes métaphysiques", "Les anges de la mort" , et plus récemment "Les Cocons" , ainsi qu'un groupe de 50 personnages , représentant "La mort des Rois".
Le talent de Chemiakin est divers. Ses illustrations anciennes se réfèrent à un 18ème siècle réinventé selon une synthèse de l’imagerie populaire russe et des "Décalcomanies" de Max Ernst. Durant la même période, ses peintures et gravures appartiennent au courant symboliste qu’il préfère qualifier de "métaphysique synthétique": elles se présentent comme des blasons flanqués de signes cabalistiques ou de symboles maçonniques. Il travaille également beaucoup sur papier, à l’encre de Chine, à l’aquarelle, en technique mixte pour des oeuvres spontanées dans lesquelles fantaisie, imagination et inconscient s’associent. Lors de son séjour parisien, son thème de "Carnaval de Saint-Pétersbourg" débute et se poursuit depuis. Il s’agit de représentations imaginaires et fantastiques d’un supposé carnaval, mélangeant les genres, la farce et le cruel. Pour cette série aussi, se retrouvent le dessin débridé et la polychromie tonitruante, l’influence de l’imagerie populaire russe et la truculence folklorique. Tenu longtemps à l’écart des grands courants régénérateurs de l’art contemporain, les influences, au lieu de se substituer au fil de leur découverte, se sont additionnées et juxtaposées. Cette diversité apporte une complexité étrange et inquiète à l’indéniable originalité de l’oeuvre de Chemiakin.